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Anything Weird
3 mars 2008

L'Ingénu

L'INGENU


Hier soir, je suis allée au vingtième théâtre (ou théâtre du vingtième, je ne sais pas quelle version est bonne) pour voir une adaptation de l'Ingénu de Voltaire en pièce de théâtre, et j'ai été très agréablement surprise. Je vous conseillerai bien d'aller le voir, mais j'ai bien peur que ce soit terminé (c'était la dernière représentation).

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Pour ceux qui ignorent l'histoire, un court synopsis : En Basse Bretagne, l'abbé de Kerkabon et sa soeur (une vieille fille de quarante cinq ans) assistent à l'arrivée d'Anglais, parmi lesquels un Huron qui se présente à eux comme étant "l'Ingénu" (parce qu'il dit tout ce qu'il pense avec franchise). Le rère et sa soeur, charmés par ce jeune homme aux coutumes inhabituelles mais charmantes, décident de l'adopter. Assez vite, les Bas Bretons (très gentils mais assez étroits d'esprit), apprenant que le Huron n'est pas baptisé ("Comment se fait-il que les Hurons ne soient pas catholiques ?"), s'empressent de le convertir. La tâche ne sera pas facile, car l'Ingénu souhaitant faire au pied de la lettre ce qui est écrit dans la Bible ne comprend pas pourquoi on refuse qu'il soit baptisé dans la rivière etc... Mais il accepte finalement lorsqu'on lui propose comme marraine Melle de Saint Yves, une très jolie personne. L'Ingénu ne comprendra qu'en suite que la religion ne permet pas d'épouser sa marraine, et après avoir renvoyé des Anglais qui souhaitaient piller la ville il décide d'aller voir le roi à Versailles pour lui demander l'autorisation de se marier avec Saint Yves. Pendant ce temps, pour se préserver d'un de ses prétendants, Saint Yves est conduite au couvent. L'ennui, c'est qu'une fois arrivé sur place et après avoir sué sang et eau pour parler au commis du commis du commis du commis du principal conseiller du roi, l'Ingénu apprend que d'autres lettres sont arrivées avant lui (le prétendant, son père et le frère de mademoiselle de Saint Yves veulent le faire embastiller) et il est conduit en prison auprès d'un janséniste, Gordon (avec qui le huron discutera beaucoup de toutes sortes de choses, mais ce n'est pas un point très détaillé dans la mise en scène). Saint Yves, qui attend son amant, s'échappe du couvent et court vers Versailles. Pour le libérer, elle a une lettre et de nombreux arguments, mais Saint Pouange - qui s'occupe de cela - préfèrerait plus simplement coucher avec elle (et à Versailles ça semble n'étonner personne, à part Saint Yves qui met un sacré temps à comprendre le truc). Melle de Saint Yves, à la fois outrée et exaspérée par la proposition complètement hors propos, refuse fermement dans un premier temps. Son "amie" lui propose d'aller voir son confesseur, le père Tout-à-Tous pour qu'il lui dise ce qu'il en pense. Dans un premier temps celui-ci est lui aussi rvolté contre ce chantage odieux, mais dès que Saint Yves prononce le nom de Saint Pouange il change d'avis et finit par lui sous entendre que si c'est pour la bonne cause, c'est "un mal pour un bien". Saint Yves finit par délivrer l'Ingénu, qui lui demande aussitôt de libérer son ami Gordon... Une fois tout ce petit monde libéré, on revient en Basse Bretagne et on prépare le mariage de l'Ingénu et de Melle de Saint Yves, mais l'amie de Versailles vient lui porter des boucles d'oreilles et Saint Yves se sent mal : le Huron comprend ce qui s'est passé et il s'empresse de consoler sa belle, mais celle-ci est déjà en train dépérir, complètement dégoûtée. Saint Pouange arrive à un sale moment : Saint Yves est morte et l'Ingénu  le provoque d'abord en duel, mais Saint Pouange, qui avait quand même trouvé Saint Yves mignonne, n'a pas le coeur à se battre et s'en va. Tout le monde est malheureux.

Dans la mise en scène d'Arnaud Denis (sur l'adaptation théâtre de Jean Cosmos, car à la base l'Ingénu est un conte), que j'ai trouvé très bien, on insistait beaucoup sur les ambiances : d'une part la Basse Bretagne, les coiffes bretonnes de la Kerkabon, et d'autre part Paris-Versailles (aussi bien dans le palais que dans la prison), avec des panneaux et des costumes fluos. La foule est toujours assimilée aux spectateurs, qui sont pris à parti régulièrement, non pas en tant que public mais bel et bien comme partie prenante de l'histoire. Les décors sont accordés de façon à pouvoir acceuillir différentes actions simultanées et ne prennent leur sens qu'à l'aide de la lumière qui transforme sans mal les fastes de Versailles en prison. Les personnages sont très bien rendue, et j'étais notamment très étonnée par les médecins, qui avaient l'air de corbeaux un peu speed (et résultat complètement décalés par rapport à des personnages certes expressifs mais vrai semblants).

J'ai l'impression que je n'ai rien de transcendant à dire sur la pièce, mais toujours est-il que c'était très bien ; j'ai été étonnée qu'on applaudisse si peu, mais mine de rien en sortant tout le monde était content et les DVD se sont très bien vendus. L'Ingénu est une oeuvre que j'avais eu l'occasion d'étudier l'année dernière en classe, aussi l'intrigue ne m'était pas étrangère et j'ai pu redécouvrir le texte par le biais de la pièce.

Une interview du metteur en scène (qui joue aussi le Huron).

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